La Zambie en quête de la formule idéale
Depuis son élection en 2021, le président zambien Hakainde Hichilema s’efforce d’améliorer les relations du gouvernement avec l’industrie minière, après une détérioration significative sous le régime de son prédécesseur. Si ces succès notables ont été enregistrés, tout n’est pas encore au beau fixe.
Le gouvernement zambien a suspendu de nouveau, mardi 18 février, une taxe de 15 % sur les exportations de pierres précieuses. Cette décision accède en fait à une demande des acteurs du secteur, illustrant l’amélioration continue des relations entre l’industrie minière et les autorités locales, malgré les récentes divergences.
Zambia's decision to eliminate the 15% export duty on precious stones and metals is a bold economic maneuver. The immediate goal is to make Zambian minerals more attractive on the global market, potentially leading to a surge in sales volume.
C’est en janvier 2025 que Lusaka a réintroduit la taxe, après une première suspension en 2019. La mesure a suscité les inquiétudes de Gemfields qui exploite la plus grande mine d’émeraudes du pays. Selon la compagnie, la décision nuirait à la compétitivité de l’industrie. La mine de Kagem détenue à 75 % par Gemfields et à 25 % par le gouvernement, contribue en effet à faire de la Zambie le deuxième producteur mondial d’émeraudes. La suspension de la mesure motivée selon le ministère des Finances par la volonté de garantir des « prix plus compétitifs » pour les pierres précieuses zambiennes est désormais saluée par Gemfields.
« Nous remercions sincèrement le gouvernement du président Hakainde Hichilema d’avoir agi rapidement et de manière impressionnante pour régler la question […]. L’approche collaborative et l’action décisive du gouvernement démontrent clairement son intention de favoriser la croissance et l’emploi en Zambie, et cette mesure remet notre industrie sur la bonne voie pour poursuivre cette trajectoire », a commenté son directeur général Sean Gilbertson.
Ce n’est pas la première fois que des décisions du gouvernement zambien suscitent une levée de boucliers de l’industrie minière. En septembre 2024, la Chambre des Mines a dénoncé les mesures « irréalistes » contenues dans un projet de nouveau code minier. Le gouvernement a alors répondu en organisant une séance de travail avec la Chambre. En réalité, Lusaka est en quête de la bonne formule pour garantir l’attractivité de son secteur minier, sans décourager les investissements. Pour PwC, la solution à cette équation réside dans le dialogue et la stabilité.
« Pour continuer à attirer les investissements dans le secteur, la stabilité des politiques est essentielle. Le nombre de nouvelles politiques sur une courte période peut en fait indiquer le contraire. Il serait plus prudent d’échelonner les changements sur une période dont le calendrier serait communiqué à toutes les parties prenantes. Une consultation adéquate devrait également être entreprise avec toutes les parties prenantes afin d’obtenir leur adhésion », indique le cabinet dans un rapport sur le secteur minier zambien, publié en octobre 2024.
Un jour j'irai vivre en Théorie, parce qu'en Théorie tout est possible