Feu rouge environnemental pour Vedanta
Le 01 octobre 2010 par Daniel Krajka
Sterlite Industrie, une filiale de Vedanta, doit fermer sa fonderie de cuivre pour des raisons environnementales. Un nouveau coup dur pour les projets du métallurgiste indien, déjà affaibli par l’interdiction de développer une grande mine de bauxite.
Le groupe métallurgique et minier indien coté à Londres Vedanta Resources a beau mettre en exergue dans sa communication son engagement pour le développement durable, ses activités viennent de subir plusieurs coups de semonce des autorités. Après s’être attiré les foudres des ONG et des investisseurs internationaux – entre autre l’Eglise d’Angleterre qui a retiré ses investissements dans le groupe – pour avoir voulu déforester un site dans l’Orissa pour en extraire de la bauxite, c’est sa filiale Sterlite Industries qui va devoir fermer sa principale fonderie de cuivre dans le Tamil Nadu.
Un arrêt de la cour de Madras, dans l’Etat de Tamil Nadu, ordonne à Sterlite de fermer immédiatement sa fonderie de Tuticorin, la plus importante d’Inde avec une capacité de 405 000 tonnes de cathodes. L’entreprise, qui conteste la décision judiciaire, a demandé un sursis de trois semaines pour régler ses obligations contractuelles avec ses clients et ses fournisseurs. La fonderie, qui est la neuvième mondiale en taille, fonctionnait depuis plus de douze ans sans avoir rempli certaines obligations environnementales. Les juges ont pris soin d’enjoindre à Sterlite de préserver les intérêts de ses 1 050 salariés directs et 1 500 salariés indirects.
La décision a surpris les dirigeants de Sterlite, dont 54% du capital appartient à Vedanta. Ils avaient décidé de doubler ses capacités à 800 000 tonnes d’ici à mi-2012. Lors de l’année fiscale qui s’est terminée au premier trimestre 2010, l’entreprise a exporté 127 095 tonnes de cuivre, principalement à destination de la Chine. Toutefois, elle doit importer la quasi-totalité des concentrés qu’elle utilise, sa mine de Tasmanie ne couvrant que 7% de ses besoins. Sterlite estime que l’arrêt devrait être provisoire et a demandé à ses fournisseurs de continuer à lui livrer des concentrés de cuivre.
L’arrêt de la cour de Madras est un nouveau coup porté aux vastes projets de développement de Vedanta. L’interdiction par le ministère de l’Environnement de développer la mine de bauxite de Nyamgiri dans l’Orissa a privé la société d’un vaste gisement de bauxite à bas coût d’extraction. Ses ambitions dans la filière aluminium en seront affectées, explique une étude de la Deutsche Bank, toutes les alternatives possibles seront nettement plus coûteuses et entraîneront plusieurs années de délais supplémentaires.
Disposant déjà d’importantes unités de production non seulement dans les non-ferreux, mais également dans le minerai de fer, Vedanta a l’intention de devenir un grand mineur diversifié sur le modèle de BHP Billiton. Comme l’anglo-australien, il compte développer une division énergie et pour cela acquérir 60% de Cairn India, la filiale de Cairn Energy, l’un des principaux producteur d’hydrocarbures en Inde.
Pour augmenter son offre en métaux, le groupe va dépenser 8 milliards de dollars. Cet investissement devrait lui permettre de disposer en 2013 de capacités de production de 1,06 Mt de zinc et de plomb, 16 millions d’once d’argent, 50 Mt de minerai de fer, 2,5 Mt d’aluminium, 1,2 Mt de cuivre et 5 500 MW d’équivalent énergie.
Connaissez-vous les services Indices&Cotations ?
Comment ça marche ?
Manipuler un des tableaux
Cuivre / Fret Maritime / Fonte grise
Combien ça coûte ?
Voir les offres d'abonnement
A partir de 1